Un plan Marshall pour économiser l’eau

Les quelques précipitations de ces derniers jours ne peuvent faire oublier le déficit hydrique actuel en Bourgogne Franche Comté. A une échelle très proche, 2050, l’été caniculaire 2018 sera juste dans la moyenne! Pour préserver les milieux naturels et assurer la pérennité de l’alimentation en eau potable, Le Collectif SOS LRC appelle d’urgence à des mesures d’économie d’eau (amélioration des réseaux d’alimentation dont certains perdent près de 50% de l’eau transportée, économie d’eau individuelle et collective…), à des mesures de préservation de la ressource (préservation des zones humides…) et à une fiscalité et une tarification nouvelles de l’eau.

Le Collectif SOS LRC et ses ONG membres font un état des lieux précis dans un communiqué de presse et appellent les pouvoirs publics à agir rapidement. Le Collectif SOS LRC détaille un certain nombre de mesures qui n’ont rien de révolutionnaires mais qui se doivent d’être mises en place.

Le communiqué de presse complet en version pdf: PLAN MARSHALL EAU

Les principales mesures demandées:

  • 1.Un plan Marshall sur l’eau qui engage un vaste programme de sobriété et l’efficacité dans son utilisation. Des
    potentiels très importants d’économie existent dans les secteurs de l’habitat, de l’industrie, du commerce, de
    l’agriculture…. Le recours à des ressources nouvelles sera possible une fois l’ensemble des pratiques et techniques
    d’économie d’eau mis en place et pas avant. La reconquête des centaines de puits de captage et fontaines
    abandonnés dans la région à la suite de pollutions devra être également engagée pour assurer au maximum les
    autonomies locales. La rénovation des réseaux d’eau potable également.
    2. Un plan Marshall qui freine l’artificialisation des sols, favorise la réhabilitation des bâtiments et espaces
    urbains, permette l’infiltration de l’eau dans les sols, et accélère la végétalisation des villes et villages de la région
    pour lutter contre les îlots de chaleur
    3. Un plan Marshall qui protège et restaure l’ensemble des écosystèmes aquatiques de la région, en premier
    lieu les zones humides. Plus de 80% des zones humides ont disparu depuis les années 1970 alors que leurs fonctions étaient double – le stockage de l’eau en hiver et sa restitution en été, avec comme effet bénéfique la filtration de pollutions.
    4. Un plan Marshall qui met sur la table la question du bon usage des fonds publics sur les axes
    prioritaires suivants en s’appuyant sur le rapport Bisch dont celui sur l’agriculture le rapport Bisch complet :
     – ne pas aggraver la situation par des fausses bonnes solutions (comme le sont les retenues collinaires et « les
    solutions technologiques comme les OGM ou les techniques sophistiquées d’irrigation » qui ne visent qu’au
    maintien d’un modèle inadapté.
     – reconstruire les territoires, dévastés par les travaux connexes des remembrements, les sols déstructurés par
    la chimie du productivisme, qui ne retiennent plus l’eau.
     – revenir de manière planifiée et encadrée à la rusticité animale et végétale avec des variétés et des espèces
    peu gourmandes en eau.
    -  lutter réellement contre la pollution chimique des eaux de surface et souterraines par le développement de
    l’agriculture biologique (Accélérer le développement des filières de production et des débouchés). L’échec
    total des plans écho-phyto successifs montre clairement
     – soutenir les changements de comportements alimentaires actuels trop influencés par la publicité des
    industries agroalimentaires. (S’appuyer sur Afterre2050 )
     – déployer une agriculture basée sur des productions économes en eau et rendre possible la renaturation des
    rivières canalisées depuis les années 60.
    https://www.partagedeseaux.info/L-agriculture-face-au-dereglement-climatique-et-a-la-rarete-de-l-eau-le-risque
    5. Un plan Marshall qui instaure une fiscalité nouvelle basée sur une valeur économique élevée du prix de l’eau, et un système de facturation différenciée et progressive privilégiant en priorité les besoins vitaux
    6. Un plan Marshall qui instaure la hiérarchie des usages dans l’utilisation de l’eau en priorisant les besoins vitaux (eau potable…), les activités agricoles pour l’alimentation…
    7. Un plan Marshall qui instaure un schéma directeur d’alimentation en eau qui soit adapté à la géologie de la
    région, sa géographie et son climat. Les solutions universelles ne fonctionnent pas ou vont amplifier les problèmes.

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