Les pollutions agricoles
Début de synthèse sur les pollutions agricoles.
Les pollutions agricoles sont liées à l’intensification de la production laitière en zone comté et aux élevages hors-sol porcins. Il s’agit essentiellement d’une pollution organique mais les pollutions chimiques et physiques ne sont pas négligeables
Les pollutions agricoles constituent une part importante des pollutions des rivières des plateaux karstiques.
Nos plateaux sont dominés par 2 types d’agriculture:
- une agriculture d’élevage herbagère avec peu de céréales.
- des élevages porcins hors-sols
Agriculture laitière
Depuis plus de 10 ans on note une très nette intensification des pratiques agricoles dans ce domaine. Dérive insidieuse tant l’image d’Epinal de la vache montbéliarde produisant du lait après avoir brouté des prairies fleuries domine encore chez le grand public. D’autant plus que le lait est destiné à des productions AOP telles que Comté, Morbier, Mont d’Or… qui constituent une véritable fierté régionale.
Des éleveurs maintiennent un niveau de production raisonnable soutenu grâce à un prix de rachat du lait bien supérieur aux moyennes nationales.
Mais d’autres se sont lancés dans une intensification :
- regroupement des élevages aboutissant à une concentration du cheptel et donc des effluents qui deviennent difficiles à épandre sans dégats environnementaux
- augmentation de la production laitière par vache qui nécessite de les nourrir abondamment. Les conséquences sont des recours aux compléments alimentaires extérieurs à la région (tourteaux de soja, céréales…) et des besoins en fourrage augmentés. Cette nourriture abondante rend les effluents toujours plus concentrés donc nocifs et le besoin en fourrages se traduit par une fertilisation accrue dont une partie finit dans les rivières
- passage des élevages bovins en mode lisier (comme les cochons bretons). Ce remplacement du fumier par le lisier rend les effluents beaucoup plus nocifs car plus lessivables. D’autant plus que les sols calcaires sont peu profonds et la roche poreuse donc très inadaptés à ces effluents
- l’intensification se traduit aussi par des labours et du déherbage chimique pour réensemencer régulièrement en herbe « plus nutritive » mais à la diversité floristique appauvrie.
Elevages porcins
Nous sommes en zone IGP Saucisse de Morteau. De nombreux élevages porcins sont donc présents. Mais rien de buccolique : ce sont des élevages hors-sols sur caillebottis « à la bretonne ». Au final si la transformation de la viande respecte encore bien la tradition et le savoir-faire local, la production de viandes en est bien déconnectée, les porcs se nourrissant surtout de céréales importées. On est bien loin de l’élevage extensif en plein air.
Les types de pollutions
Les pollutions sont de 3 ordres :
- organiques (prédominante) : azote et phosphore issus des effluents. L’agriculture est la principale responsable des rejets dans l’environnement. Le productivisme laitier ambiant associé à de nouveaux modes d’élevage (lisier) conduit à des fuites azotées majeures.
- chimiques : peu de céréales donc d’insecticides. Mais utilisation accrue de déherbants totaux très nocifs. Les effluents sont aussi chargés en micropolluants (hormones, antibiotiques..). Si la part agricole sur nos plateaux pour ces pollutions n’est pas prédominante elle n’est pas négligeable.
- physiques : arasement des haies, tassement des sols lié aux engrais et aux fauches multiples avec des engins lourds, draînage de zones humides… Tout ça aboutit à des capacités de stockage d’eau plus faible ce qui se ressent à l’étiage et à des besoins en engrais supérieurs !