Texte de JP Herold
Assis sur un rocher (face à la rivière), le Dieu Gaulois est vêtu d’une chlamyde et porte des sandales aux pieds. Il tient une grappe de raisin dans la main droite (celle des vignes de Vuillafans). Un serpent, (la Vouivre) s’enroule autour de son poignet gauche. Il tend sa grande oreille animale côté droit pour écouter favorablement la prière de ceux qui veulent sauver la Loue. Cette statuette de bronze fut découverte en 1849 par des ouvriers rue des chambrettes à Besançon. Ils en firent don au musée. Le serpent dans l’antiquité représente la vie, l’amour lové, il est le gardien du trésor de la terre, symbole de la santé, aujourd’hui, avec le Caducée. Dans l’eau vive, chez nous il devient Vouivre.
Le Dieu gaulois a une grande oreille animale (la dextera), et une oreille normale, à gauche (la senestra). N’y voyez aucune allusion à la politique actuelle, vous êtes en terre gauloise… Par sa grande oreille, Le Dieu écoute les suppliques de celui ou celle qui l’implore.
Pauvre Loue, Louve sacrée de nos ancêtres ; qui aujourd’hui prête la bonne oreille à tes plaintes ?
Nos anciens vénéraient l’eau vive. En Comté, c’est le sang de la terre, la vie qui circule sous nos pieds et dans les roches et qui rejaillit sans cesse à la source de la Loue.
A présent, l’oreille gauche, la sinistra, c’est notre manque d’écoute, nos idées noires, notre manque de confiance dans la nature et dans l’homme. La sinistra, c’est la fatalité qui nous embourbe dans la crise.
La Louve sauvage n’en peut plus de se gaver de nos engrais, de nos pesticides…
Agissons, réagissons, mobilisons-nous avant que, comme le croyaient nos ancêtres les Gaulois : «Le ciel ne nous tombe sur la tête!»