Extrait de l’inventaire National du Patrimoine
Les cours d’eau de tête de bassin comme la Ranceuse et ses affluents font partie des écosystèmes remarquables qui se sont considérablement raréfiés en Franche-Comté, de sorte qu’il n’en subsiste qu’un peu plus d’une centaine aujourd’hui. Leur état de conservation est lié à celui de leur bassin versant. Ils sont particulièrement fragiles et sensibles à toute dégradation : d’une manière générale, ils font trop souvent l’objet de pollutions chimiques ou organiques diffuses, de travaux anarchiques dans le lit mineur ou en bordure immédiate, de braconnage et d’alevinages intempestifs ou encore d’agressions diverses dues à l’exploitation sylvicole et agricole intensives.
Ici, le bassin versant est soumis à de nombreuses pressions d’origine humaine. La Ranceuse a subi de nombreuses rectifications, d’où un tracé quasiment rectiligne. Une zone d’activité est construite au plus près du cours d’eau. A noter également l’impact du creusement d’un étang à la source de l’un des affluents, ce qui influe sur le niveau de la nappe et les débits. De plus, des plantations résineuses et des cultures intensives sont implantées dans le lit majeur de la Ranceuse.
La partie amont du ruisseau de Crebière et les ruisseaux de Fontaine Meule et des Lauchères présentent une eau de bonne qualité. Par contre, le ruisseau d’Urtière et ses affluents apparaissent dégradés, de même que la portion aval du ruisseau de Crebière. En particulier, le piétinement répété du bétail entraîne la mise en suspension de fines. Il s’ensuit un colmatage des fonds en amont susceptible d’entraîner des effets préjudiciables sur les écosystèmes aquatiques. Ceux-ci sont d’autant plus fragilisés que certains de ces cours d’eau sont périodiquement en assec. La mise en œuvre de mesures de restauration apparaît donc nécessaire et urgente.
Dernièrement un des affluents de la Ranceuse, le ruisseau de Mauchamps a subi d’importants dégâts dus à un curage du lit majeur sur plusieurs centaines de mètres.
Ce ruisseau protégé au titre de l’Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope de l’Ecrevisse à pattes blanches et des espèces patrimoniales associées n° 2009 1908 03054 du 19/08/2009.
Ces travaux ont causé d’importants dommages sur la faune et la flore avec des mortalités conséquentes sur cette espèce protégée.
La fédération de pêche du Doubs a porté plainte pour destruction du milieu, le collectif s’est associé à cette démarche en déplorant que les services de l’état, dans le contexte actuel de dégradation des masses d’eau, délivrent des autorisations, avec autant de légèreté, entraînant des dégâts collatéraux importants sur la biodiversité.
Nous sommes à la recherche de bénévoles pour monter un dossier points noirs sur la Ranceuse et ses affluents. Nous pourrons apporter notre aide logistique et une assistance à la rédaction.
Le collectif pourra ensuite porter ce dossier vers les instances chargées de sa restauration et de son assainissement.