En janvier 2017, alors que la neige recouvrait une grande partie du Doubs, nous avons assisté à des épandages de lisier sur sols enneigés. Le Collectif SOS LRC tient à réagir vivement à ces pratiques censées appartenir, selon nos responsables agricoles, à un autre âge. Pratiques, rappelons-le, formellement interdites tant elles sont néfastes pour les milieux aquatiques… et ceci 6 ans après les grandes mortalités piscicoles et après 6 ans de discours rassurant sur le sujet…
En toute impunité
Ces constats ne sont que la partie émergée (en tout cas bien visible) de l’iceberg et démontre qu’une partie du monde agricole reste largement réfractaire aux bonnes pratiques malgré les bonnes volontés affichées et une prise de conscience notable. De tels épandages ruinent d’ailleurs les efforts de toute une profession qui fait des efforts malgré les contraintes liées à un productivisme agricole.
Ces constats démontrent aussi l’impunité dans laquelle se complait cette minorité de fraudeurs.
C’est aussi un bel exemple de la dangerosité des lisiers: le moindre écart se paie cash pour le milieu naturel. La limitation effective et réelle de l’élevage sur lisier se doit d’être un objectif majeur de la transition agricole vers une haute qualité environnementale rémunérée à son juste prix.
C’est ainsi que nos rivères se meurent…
Les épandages sur sol gelé et enneigés au bord de la Loue continuent comme si de rien n’était. Il est vrai que les coupables ne risquent absolument rien de la justice qui classe en général ces affaires, ou se contente d’un rappel à l’ordre. Les tonnes de lisiers qui ont été épandues ici finiront dans la Loue qui est à moins de 300 mètres, entrainant un colmatage des fonds en pleine période de maturation des œufs de truites, qui mourront sans doute étouffés.
Cette pratique quotidienne, répandue dans tous les bassins versants de nos rivières se reproduit d’hiver en hiver en toute impunité. C’est de la délinquance pure et simple, résultat de la tolérance coupable de la justice envers le monde agricole. C’est également en contradiction totale avec les appels répétés des responsables agricoles, qui il faut le reconnaitre, se mobilisent pour faire cesser ses pratiques, sans avoir beaucoup plus de résultats sur le terrain que les associations !
Le mépris de l’intérêt général est total chez les contrevenants, ainsi que le sentiment d’impunité, puisque l’épandage entre Arc et Senans et Cramans concerne une parcelle de plus de deux hectares, qui a donc nécessité plusieurs voyages, en bordure de route !
Ce genre de délit est signalé régulièrement à SOS Loue et Rivières Comtoise par des promeneurs ou des adhérents et ne semble pas en diminution malgré la prise de conscience réelle du monde agricole sur leurs responsabilités environnementales.
Le communiqué de presse en pdf:
Comm Presse – Epandage lisier Janvier 2017
Les photos des épandages: