L’Agence Française de la Biodiversité a rédigé un document sans équivoque pour tordre le coup aux idées reçues sur l’intérêt écologique des seuils et barrages et sur les conséquences des arasements. Document court et remarquable par sa clarté.
Vous trouverez le document complet ici en PDF: Note AFB arasement
L’arasement des seuils (petits barrages) et barrages, malgré un nombre d’ouvrages concernés malheureusement limité, fait débat. A l’heure de la transition énergétique, les tenants du bétonnage avancent à coup d’illusoires kilowatts potentiels. Même les plus réfractaires aux énergies non fossiles et à l’écologie s’impliquent dans le débat pour règler leur compte à une écologie qu’ils qualifient de « punitive » ou « des villes ».
Côté kilowatts, les sites rentables sont déjà tous équipés de longue date et les rivières, de ce côté aussi, paient largement leur tribut énergétique à notre développement. On ne peut vraiment pas dire que les barrages manquent et ils ont participé à l’essor industriel du pays. A titre de rappel, la france était avant-guerre et les grands barrages le plus beau pays à saumons d’Europe (Gaves, grand saumon de la Loire, Bretagne…). Quand aux ouvrages au fil de l’eau notamment de moins de 2 mètres de chute, qui sont ceux concernés par les arasements, ils sont souvent inexploités et à l’abandon …. car sans intérêt économique. Le dérèglement climatique à l’origine de précipitations moins régulières et d’étiages (basses eaux) longs met les turbines à l’arrêt plus souvent que prévu à l’arrêt.
Parler kilowatts, c’est quelque part aussi éviter de parler des conséquences de ces ouvrages. Car même un ouvrage dit rentable peut avoir des effets bien plus délétères que ce qu’il rapporte, et la question de son arasement pourra se poser en plus de tous les ouvrages inutiles à tout point de vue. Donc revenons, enfin, à nos rivières. Les barrages n’impactent pas seulement le saumon, roi des migrateurs, souvent mis en avant. C’est tout un écosystème qui est perturbé. Et contrairement à ce qu’on peut entendre, ces ouvrages n’offrent aucuns ou de très très minces intérêts écologiques. La mémoire collective des pêches miraculeuses est sélective et même les habitués des rivières ont parfois des réticences au changement. Il y a besoin de quelques arasements bien conduits de plus pour convaincre et rassurer. Ceux réalisés se sont bien passés et c’est ce qui fait sans doute peur aux bétonneurs et autres vendeurs de turbines…
en attendant plus d’exemples concrets, nous avons besoin de documents pratiques tels que ce questions/réponses de l’Agence Française de la Biodiversité, organisme public d’état qui malgré des moyens toujours plus limités fait ici pleinement son travail. Bonne lecture.
PS: vous pouvez aussi consulter notre site:
Impact des barrages et seuils. Cas de Fleurey sur le Dessoubre: tout est dit!