Des rejets douteux
Des rejets douteux sur le ruisseau de la Mée venant de la fromagerie PERRIN située à CLERON sont régulièrement dénoncés. Il se trouve que les manifestations de cette pollution, bien visibles, sont fréquemment observées, ce qui laisse craindre des dysfonctionnements, sinon permanents mais à tout le moins fréquents de la station d’épuration de cette fromagerie.
Un écart de température critique
Il est évident que des substances qui n’ont rien à faire dans le milieu naturel coulent au travers de la forêt afin de rejoindre le ruisseau. Il apparait que la température du rejet était à 30°C, alors que la température du ruisseau était proche des 10°C avec des conséquences désastreuses sur la biodiversité du ruisseau et sur la Loue toute proche. Le taux de conductivité de l’eau du rejet était 10 à 15 fois supérieur à la normale d’après le Technicien de l’Environnement présent.
L’image de marque de Cléron impactée ?
L’impact négatif sur le tourisme et l’halieutisme est indéniable dans un lieu aussi merveilleux et remarquable que le village de Cléron et son magnifique château. Les diverses politiques publiques du secteur mises en place par les collectivités locales comme la Communauté de Communes Loue-Lison ou les autres communes, afin de développer l’attraction économique liée au tourisme, sont également mises en danger par ce genre de situation peu respectueuse de l’environnement.
Constatation des faits
Le 24/01 un agent de la Fédération de pêche Doubs s’est rendu sur place, a prévenu les agents de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) qui ont pu constater les faits et interroger en sa présence le directeur de cette laiterie. Le rapport établi par l’agent de la Fédération a été transmis aux services de l’Etat et à un avocat en vue de donner une suite juridique. Ce dernier a réclamé par deux courriers successifs à l’OFB une copie du procès-verbal qu’elle a légalement du dresser. Courriers restés sans réponse à ce jour.
Suite de l’affaire
Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant des suites données à cette affaire.
Puisque vous êtes ici…
… nous voudrions vous rappelez que la crise que connaît nos rivières est toujours présente. 10 après les premières mortalités, cette crise ne bénéficie pas d’une prise de conscience suffisante à la hauteur de l’enjeu. Nous ne parlons pas que de poissons mais aussi de notre bien commun à tous : l’eau ! Le collectif SOS LRC s’est donné pour mission d’informer et d’alerter sur cet enjeu. Pour cela, nous avons besoin de votre soutien. Même pour 1 €, vous pouvez SOUTENIR le collectif SOS LRC — et cela ne prend qu’une minute, ICI. Merci.
Une nécessaire prise de conscience ?
Il est vraiment temps qu’on s’engage vers une sorte de sobriété heureuse afin de sauver ce qui peut l’être encore.
La crise que nous vivons actuellement sera-t-elle l’occasion de nous rendre compte qu’il faut revoir nos modes de vie?
Ne serait-ce que pour préserver le vivant dont nous dépendons tous…
Le progrès n’est pas forcément la croissance économique.
Quand on se souvient des campagnes et des rivières que nous avons connues dans notre jeunesse et qu’on les compare au silence de nos campagnes que la vie à déserté et à l’état de nos rivières qui sont mortes, quand erlles ne sont pas devenues des cloaques à ciel ouvert, les larmes nous montent aux yeux.
Et on pense alors au film « soleil vert » . Tellement prémonitoire.
En Suisse, le collectif « Doubs vivant » réunissant les ONG : WWF, ProNatura et la Fédération Suisse de Pêche FSP, alerte les autorités depuis longtemps sur la problématique des pollutions issues de l’agriculture et la sylviculture. Un atelier est agendé le 2 juin 2020 (à confirmer pour cause de Coronavirus !) pour évoquer ces thèmes afin de les intégrer dans la Plan d’action national (suisse) en faveur du Doubs. Les autorités fédérales (OFEV – office fédéral de l’environnement, OFAG – office fédéral de l’agriculture), cantonales et les ONG sont conviées à cet atelier plus que nécessaire. Pour rappel : suite à la plainte déposée auprès du comité permanent de la Convention de Berne à Strasbourg (plainte « Apron »), cette instance demande à l’agriculture de contribuer au sauvetage du Doubs … En novembre 2018 (!), le comité permanent de la Convention de Berne a constaté avec inquiétude que l’état de l’Apron – également connu sous le nom de « Roi du Doubs » – ne s’est pas amélioré et que cette espèce emblématique était toujours gravement menacée d’extinction. Il estime que beaucoup de mesures doivent encore déployer leur effet et qu’il n’y a pas de mesures suffisantes pour réduire les polluants en provenance de l’agri- et sylviculture.
Merci pour votre travail sur le terrain … les images valent mieux que toutes les paroles …