Regarder son reflet dans l’eau : la vérité en face !

MAJ du 14 Octobre 2021

Suite aux nombreuses interpellations des associations de protection de l’environnement de Franche-Comté, Greenpeace et WWF ont rajouté un paragraphe intitulé « Clarification sur les résultats concernant l’AOP Comté » pour préciser le résultat de leur étude polémique. Vous pouvez le retrouver sur leur site ici ==> https://www.greenpeace.fr/demarches-durabilite/. De son côté, la filière Comté a supprimé la publication de leurs réseaux sociaux.


Se regarder tous les jours dans un miroir, croiser le regard de ses enfants… Leur jurer qu’on aura tout fait pour protéger l’environnement, l’eau, les paysages…

La descente aux enfers des rivières comtoises ? La disparition quasi intégrale des prairies fleuries et biodiversité associée ? Le passage de casse caillou ? L’arrachage de haies ? Et si tout ça n’était finalement qu’un leurre ? Mais alors, qui trompe qui ?

Certains n’ont, semble-t-il, aucun scrupule à se regarder dans un miroir et se dire « C’est bon, on est ok, on fait tout ce qu’il faut pour l’environnement. » Pendant ce temps là, les amoureux des rivières essayent tant bien que mal de se regarder dans l’eau. Mais impossible d’y voir son reflet car VOILÀ ce que nous y VOYONS : la VÉRITÉ, CE SONT CES ALGUES, CE SONT CES PHOTOS CI-DESSOUS ! Des algues partout !

IMPORTANT : Cet article et nos réactions ci-dessous font suite à une étude du WWF et de Greenpeace encensant la filière Comté et ces « pratiques vertueuses en faveur de l’environnement ». La filière Comté s’en congratule, voir leur publicité en cliquant ici. (MAJ 14/10/21 la publication a été supprimée)

La qualité de l’eau est complètement oubliée, et pas que !

Doubs – Septembre 2021

Dessoubre – Septembre 2021

Cusancin – Septembre 2021

Réponse au monde agricole

Citer le WWF et Greenpeace, ces même ONG environnementales qui d’habitude répugnent vos syndicats agricoles ? Quand aurez-vous le courage (car il en faut !) de remettre en question la filière, et de véritablement la remettre en question et non pas saupoudrer de mesurettes et de poudre aux yeux ?

Irez-vous jusqu’au bout en vous appuyant sans vergogne sur votre poids économique, votre lobbying ? Vous tuerez les rivières, les prairies, les territoires, l’image de cette belle région et coulerez votre AOP ? Vous aurez tout gagné… Et nous avec. Tant d’études ont déjà mis le doigt sur la responsabilité majeure de l’agriculture à comté dans la descente aux enfers des rivières, de la disparition quasi intégrale des prairies fleuries et biodiversité associée, passage de casse caillou, arrachage de haies etc etc…

Mais vous en êtes encore réduits à répondre à vos détracteurs : « Et les maisons qu’on construit dans nos prairies, et les terres agricoles qu’ont sacrifie, et la forêt qui avance, et vos voitures et vos déchets ? »

Au fond, même vous n’y croyez pas à tous ces arguments simplistes et fallacieux et quand on discute, individuellement, avec la plupart d’entre vous, vous êtes conscients de l’impact majeur de l’agriculture ! Vous le savez ! Mais vous êtes tellement coincés, acculés, gangrenés par ceux qui salissent votre si belle profession, bouffés comme tout le monde par l’argent, l’appât du gain et écrasés par vos investissements des toujours plus gros tracteurs et bâtiments gigantesques…

Finalement, n’êtes-vous pas comme nous, blessés, meurtris, alors vous vous agitez comme vous pouvez ? Les rivières croulent et meurent sous des marées d’algues vertes, suffoquent du trop plein d’engrais (lisiers, …) qu’elles reçoivent, involontairement, de votre part, elles sont défigurées, à l’agonie. Les poumons, les artères de nos vallées meurent et vous semblez n’en avoir que faire. Heureusement, il demeure des agriculteurs qui résistent et tentent de crier que la profession se perd, qu’elle ne devrait pas continuer ainsi, ils essayent et portent à eux seuls la honte d’une profession devenus aveugle et dédaigneuse. Rejoignez-les !

Aux ONG (WWF, GREENPEACE et BASIC) auteur du rapport encensant la filière Comté

L’étude intitulée « ÉTUDE DE DÉMARCHES DE DURABILITÉ DANS LE DOMAINE ALIMENTAIRE RAPPORT D’ANALYSE TRANSVERSE » est en ligne  ici, résultats détaillés 

Réponse du collectif aux auteurs de l’étude

Etes-vous informés de l’état d’agonie des rivières karstiques jurassiennes ?
Etes-vous informés des mortalités salmonicoles massives et de l’eutrophisation envahissante qui touchent ces rivières ?
Etes-vous informés des joyaux du patrimoine naturel européen que représentaient ces milieux , notamment en terme de biodiversité ? N’êtes-vous pas, comme n’importe quelle administration, déconnectés du terrain ?
Etes-vous informés que ces atteintes à la ressource en eau ont abouti, par exemple, à la fermeture de la station de pompage de Besançon pendant plusieurs jours et à l’interdiction de l’abreuvement des animaux..?
Etes-vous informés du combat que mène, sans relâche, notre collectif depuis 2010 ?
Etes-vous informés des manifestations rassemblant plusieurs milliers de personnes , et des centaines de relais médiatiques divers , régionaux et nationaux, que notre mobilisation a entraîné?
Etes-vous informés des études scientifiques successives très étayées, qui mettent en cause OFFICIELLEMENT l’augmentation de la production laitière, essentiellement représentée par le COMTE (que nous étions les seuls à
dénoncer à l’origine) ?…..
…Lesquelles études prouvent que les atteintes à « la ressource en eau » et à « la biodiversité » sont parfaitement établies et reconnues, et donc absolument pas « controversées » ?
Etes-vous informés de notre plainte relayée par la Commission Européenne qui a permis d’obtenir ces études et un suivi régulier de la situation ?
Etes-vous informés de notre plainte sur la disparition de l’Apron devant la Commission de Berne , qui, dans ses dernières conclusions , demande instamment à la France de prendre enfin des mesures pour réduire la pollution agricole par les nitrates sur ce territoire ?

Etes-vous informés de la grande fragilité de ces territoires karstiques du Jura, de la perméabilité des substrats, de la faible épaisseur des terres ,et du climat, qui rendent les épandages particulièrement délicats, notamment pour le lisier ?
Etes-vous informés que le « comté » était à l’origine une niche de qualité pour tenter de compenser une zone défavorisée, et que la productivité de la montbéliarde y est parfois désormais supérieure aux meilleures zones de plaine ?
Etes-vous informés de la situation de certaines fromageries produisant du comté, qui polluent impunément nos rivières depuis plus de 20 ans, et que nous dénonçons régulièrement ?
Etes-vous conscients que les résultats de votre étude (qui est abondamment relayée dans les médias par le Comité Interprofessionnel du COMTE), ruine toute notre stratégie médiatique, donne raison à nos détracteurs , et fait le jeu des plus productivistes dans une période cruciale de révision du Cahier des Charges que nous réclamons de longue date ?
Etes-vous conscients que vous n’avez pas pris en compte l’état réel des milieux vivants impactés dans votre analyse, alors que c’est la raison d’être de nos associations…?


…..Et que c’est là justement le principal reproche qui doit être fait aux politiques environnementales actuelles ,qui se contentent de mettre en œuvre des moyens, mais se détournent toujours de toute obligation de résultats sur les milieux vivants?

Le travail du collectif avec le monde agricole

On nous le demande souvent et nous le répétons : depuis sa création en 2010, le collectif SOS Loue et Rivières Comtoises a tenté de travailler avec le monde agricole et continue de le faire malgré tout ! Par exemple, en 2017, sur le site officiel du Comté où il était question de l’avenir de la filière et où le collectif SOS LRC avait insisté sur le scénario « Excellence environnementale » : Voir page 9 de ce document. Vous trouverez également en cliquant ici, notre dernière contribution en date (août 2021) concernant les points qu’il faudrait améliorer, dans le futur Cahier des Charges de l’AOP Comté, pour prendre en compte l’état catastrophique des rivières.


Notre travail collectif doit continuer ! Les rivières comtoises sont toujours et plus que jamais en sursis.

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