Label décerné : Rivière(s) en mauvais état

Nous sommes au mois de mai 2022,

……….. dans quel état sont nos rivières ?
encore malades !
des mortalités de poissons en sont la preuve !

On rappelle les actualités de l’année 2012 : exigé par la Directive cadre sur l’eau (DCE) : le bon état des masses d’eau ne sera pas atteint en 2022, ni en 2025, voir en 2027 ?

Ce constat est largement partagé par l’ensemble des acteurs, notamment sur la question des nitrates et des produits phytosanitaires utilisés le plus souvent dans la production agricole. Pourtant, la mise en œuvre de la DCE a conduit à élaborer, dans chaque grand bassin hydrographique, un schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage) ainsi qu’un programme de mesures. Ce dernier qui définit un grand nombre d’actions concrètes pour accompagner le secteur agricole, devait normalement permettre de parvenir à la réalisation de l’objectif imposé à tous les Etats européens.

La mobilisation insuffisante des acteurs explique cet échec.

Plusieurs autorités ministérielles ont mandaté le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) et le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) pour conduire une étude permettant de mieux comprendre les obstacles rencontrés par les exploitants agricoles dans leurs objectifs de réduction de pollution. Ils sont coincés entre le respect réglementaire et leurs intérêts économiques : Selon les premières explications de cette étude, il ressort que les acteurs, en particulier agricoles, ne connaissent pas très bien la DCE. En effet, le rapport note que les agriculteurs « s’approprient plutôt mal les objectifs de la DCE, identifient mal les enjeux propres à leur territoire en la matière ou parfois refusent de les prendre en compte, et ne s’engagent guère ». (citation page 4 ==> https://cgedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0006386/007331-01_rapport.pdf)

De plus, ces exploitants sont souvent soumis à des injonctions contradictoires de la part de la filière agroalimentaire et des marchés mondiaux qui les contraignent à maintenir un haut niveau de productivité, et, d’autre part, de l’administration publique qui applique des mesures incitatives disparates et incohérentes. La grande majorité des agriculteurs « se sentent pris en tenaille entre la réglementation européenne et leurs propres intérêts économiques ». Cette question économique focalise également l’attention des organisations professionnelles agricoles et des chambres d’agriculture à qui les collectivités territoriales reprochent d’hésiter, voire de freiner, la mise en place d’actions pertinentes. Enfin, un reproche est également adressé à l’Etat, censé porter les objectifs de la directive, mais qui a tendance à ne plus réellement accompagner les différents acteurs dans leurs missions. « L’Etat ne parvient pas à coordonner et à intégrer ses diverses politiques publiques en vue d’un véritable aménagement durable des territoires : la convergence est faible entre la prévention des risques de pollution, la gestion des eaux, l’urbanisme et le soutien à la production agricole ». La dérive climatique et ses conséquences est encore l’objet de contestation ou d’ignorance.

Repenser le dispositif de la mise en œuvre de la DCE

Pour améliorer l’état des masses d’eau françaises en terme administratif, qui sont en réalité l’ensemble des rivières et de leurs annexes, et pour peut-être atteindre l’objectif de qualité, toute démarche localisée devra être issue d’une concertation entre toutes les parties. Le rôle de chacun devant être clairement défini afin d’éviter tout désaccord ou contestation qui bloquent la situation. La profession agricole devra également s’inscrire complètement dans les actions de développement durable. Le but est de prendre en compte les évolutions techniques de tous ordres, les conditions d’équilibre économique et les interrelations sociales des divers partenaires, dans le respect de seuils de qualité écologique, notamment de la ressource en eau : l’alimentation en eau des habitants du territoire et la sauvegarde de la qualité de ses cours d’eau.

Le changement des pratiques agronomiques devrait donc avoir lieu dans des conditions qui assurent un équilibre financier aux exploitations individuelles. Ce qui devrait nécessiter l’adaptation ou la création de mesures économiques pour rémunérer aussi le service environnemental attendu. Produire plus pour nourrir les populations de la planète, ou produire mieux plus localement en limitant la perte de biodiversité et l’impact sur les rivières ?


Telle est la question à résoudre dès à présent !