Réapparition de la Loutre en Franche-Comté : l’arbre qui cache la forêt des espèces aquatiques menacées

Information diffusée par la LPO BFC cette semaine

C’est une bonne nouvelle pour la biodiversité mais…

Cette réapparition de la loutre en Franche Comté est certes une bonne nouvelle pour la biodiversité mais nous nous devons de rappeler toutes ces espèces, de poissons notamment, dont le déclin très inquiétant continue. Car le retour de la loutre ne signifie pas la fin de la dégradation de la qualité de l’eau !

Par ailleurs, une hirondelle ne fait pas le printemps. La loutre est un animal qui se déplace  beaucoup. Va-t-elle se réinstaller de manière pérenne en Franche-Comté ? Il faudra observer cela de près. Il y a cinquante ans notre région possédait une population autochtone de loutres et les rivières étaient bourrées de poissons. La dernière loutre tuée dans le Dessoubre l’a été en 1972. Les loutres sont en expansion en France depuis leur protection intégrale en 1981.

La loutre : un animal pas difficile

La présence de la loutre ne va pas améliorer la qualité des eaux des rivières comtoises car la loutre s’adapte pourvu quelle ne soit pas dérangée. C’est un prédateur qui consomme des écrevisses (américaines), des mollusques (asiatiques)  et des poissons (allochtones ‌également). Dans le même ordre d’idée, on peut citer le castor, bien présent maintenant et qui s’est adapté aux rivières polluées et malades comme la Loue.

Sang froid vs sang chaud

Rappelons que les espèces ne bénéficient pas toutes des mêmes attentions humaines. En effet, il vaut mieux pour un animal en danger d’extinction avoir le sang chaud !

La pêche électrique d’inventaire à Cléron, la semaine dernière (juillet 2022), a donné 30 kg de truites à l’hectare de cours d’eau. La valeur de qualité optimale est de 200 kg/ha. Cet inventaire nous ramène aux réalités.

La population des truites dans la Loue continue de régresser. Et c’est encore pire à l’aval, à partir du pont de Châtillon s/Lison.

La loutre, tout comme le castor, ne sont pas tant que ça des espèces parapluie. Parce qu’il ne restait plus que 1500 loutres en 1980, elles ont été protégées. Progressivement, elles reviennent au gré de la disponibilité alimentaire quantitative mais pas qualitative. Leur retour ne sera pas synonyme du retour au bon état écologique de nos cours d’eau patrimoniaux et espèces associées…

Pour cela, c’est encore et toujours un autre travail. Celui du Collectif SOS Loue et Rivières comtoises. Entre autres !


Pour aller plus loin

« Si le retour de la loutre sur les rivières de Franche-Comté est un bon signe pour l’environnement, il ne faut pas se réjouir trop vite. »

Isabelle Brunnarius – France 3

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/doubs/le-retour-de-la-loutre-dans-la-loue-et-d-autres-rivieres-de-franche-comte-2586344.html