L’article du BRGM explique notamment que
« Les rejets issus du cheptel bovin représentent la source principale d’azote, devant la fertilisation minérale. Ce sont les deux leviers majeurs sur lesquels il est toujours nécessaire d’agir. »
Epandages avant orage = Carnage
Or, on nous signale de nombreux épandages (engrais chimiques et lisier) qui ont lieu en ce moment même sur notre territoire. Et ce alors que de GROS ORAGES sont annoncés pour ces 3 prochains jours.
POURQUOI EST-CE UN PROBLEME ?
Les orages sur sols secs vont FORCEMENT lessiver les nitrates vers les eaux souterraines du karst et les nitrates iront directement dans les rivières où ils augmenteront l’explosion d’algues, l’eutrophisation, l’asphyxie des rivières ! Bref, c’est la catastrophe assurée pour les cours d’eau. En plus d’être une perte d’azote non négligeable pour la pousse de l’herbe.
POURQUOI ALORS N’EST-CE PAS INTERDIT ?
L’esprit de la loi est de limiter les épandage avant et pendant les périodes de fortes pluies, pour limiter les transferts vers les eaux souterraines, c’est écrit comme tel dans le code de l’environnement.
Malheureusement, la loi est mal écrite et sujète à interprétation donc ce qui est fait en ce moment n’est pas « illégal ». Voilà ce que dit, par exemple, le RSD du Doubs (Règlement sanitaire départemental) : « En aucun cas, l’épandage du lisier ne doit entraîner de stagnation sur le sol, de ruissellement hors des surfaces réservées à l’épandage ou de pollution des eaux souterraines. »
C’est pourquoi nous ne pouvons compter que sur UNE seule chose : la PRISE DE CONSCIENCE des agriculteurs eux-mêmes qui n’ont AUCUN intérêt à engraisser les rivières et qui ont tout intérêt à garder les nitrates pour la pousse de l’herbe qui permettra ensuite de produire le fourrage nécessaire aux animaux.
La chambre d’agriculture 25-90 rappelle les bonnes pratiques, dans son bulletin technique d’épandage publié plusieurs fois par an : « Réalisez les épandages lorsque les conditions climatiques seront plus favorables et sur des sols ressuyés » Un sol réssuyé est un sol mouillé qui a progressivement séché.
Les risques d’infiltration ou de ruissellement sont peu importants si les épandages sont réalisés dans de bonnes conditions : sols très bien ressuyés, risque de pluies peu important et apports correspondant aux besoins des plantes. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.
QUE FAIRE ? RELAYER CET APPEL
CECI est donc un APPEL AU SECOURS, pour les rivières, un appel au secours à destination des agriculteurs mais aussi des politiques et de tous les franc-comtois. Notre patrimoine comtois, c’est l’agriculture, sans aucun doute, mais ce sont aussi les rivières.
Produire de bons produits locaux tout en rémunérant correctement les producteurs est une chance inouïe, préserver la qualité de l’eau des rivières est une nécessité absolue.
Il ne faut pas épandre avant des orages, ni avant toutes périodes de fortes pluies. Nous respectons vos métiers et nous vous invitons à prendre en compte les rivières qui nous permettent, à tous, de vivre.
Merci.