Certains médias et certaines personnalités ont parfois bon dos d’opposer d’un côté des environnementalistes qui seraient évidemment idéalistes et de l’autre des agriculteurs qui seraient forcément pragmatiques. Il y aurait, à les écouter, d’un côté des yakafokon qui ne connaissent rien à la vraie vie et de l’autre des chefs d’exploitation vertueux qui en ont marre qu’on les critique sans cesse. Heureusement, face à cette vision très manichéenne (que l’on retrouve dans tous les débats actuels en politique), il reste de la place pour de la nuance. Et le collectif SOS Loue et Rivières Comtoises y participe.
C’est pourquoi, ces dernières semaines, le collectif SOS Loue et Rivières Comtoises a répondu positivement à la demande d’interventions de plusieurs enseignants du monde agricole. Nous vous racontons ci-dessous les première rencontres qui se sont déroulées en octobre à Ornans.
Nous répondons à toutes les demandes, si vous voulez que nous intervenions auprès de votre public, contactez nous à info@soslrc.com
VetAgro Sup de Clermont-Ferrand
Il est intéressant de noter que les questions environnementales entrent progressivement par la grande porte dans les études universitaires. Pendant une semaine, des étudiants de master de VetAgro Sup, Institut national d’enseignement supérieur et de recherche en alimentation, santé animale, sciences agronomiques et de l’environnement, de Clermont-Ferrand, répartis en petits groupes, ont rencontré différents acteurs du territoire afin d’en dresser un portrait réaliste et de commencer une analyse du territoire et conséquences des activités anthropiques autour de l’AOP Comté. C’est dans ce cadre qu’il a été demandé au collectif SOS Loue et Rivières Comtoises de parler des limites environnementales à la production du Comté en lien avec la qualité de l’eau des rivières.
Vesoul AgroCampus
A la demande d’enseignants, une classe de terminale agricole STAV, Sciences et technologie de l’agronomie et du vivant, de Vesoul AgroCampus est venue à Ornans pour discuter avec SOS Loue et Rivières Comtoises de la situation des rivières. Une trentaine d’élèves répartis entre 3 options : aménagement, productions agricoles et agro-équipement.
Pendant la semaine, les élèves ont participé à d’autres rencontres avec d’autres acteurs autour de la thématique de l’EAU notamment entrevue avec la DDT, visite d’un chantier de drainage, rendez-vous avec une entreprise de forage et une rencontre avec la Fédération de pêche sur le reméandrement…
La rencontre a été intéressante et enrichissante, mais pas sans crispation sur les sujets agricoles. Dans la discussion, certains élèves ont eu tendance à minimiser l’impact agricole sur les rivières et à contester parfois les résultats des études scientifiques. Pour certains, c’est l’assainissement et les pratiques personnelles qui sont surtout à l’origine des phénomènes de pollution et de développement d’algues. Nous avons pris le temps nécessaire pour expliquer les rôles des associations environnementales notamment le rôle de lanceur d’alerte.
La professeure d’agronomie qui encadrait le groupe a fait la comparaison avec la question de la prolifération des algues en Bretagne, en rappelant les cours donnés sur les cycles du carbone et de l’azote. Elle a rappelé que les nombreux élevages bretons hors-sol de volailles et de porcs conduisent à des excédents très importants d’effluents d’élevage par rapport aux surfaces réduites d’épandage. Et elle a expliqué qu’un excédent structurel, en important trop de nourriture pour le bétail de l’extérieur du territoire, pouvait donc aussi avoir lieu ici, en Franche-Comté.
Ce furent des rencontres enrichissantes que nous avons hâte de pouvoir reconduire car nous en mesurons l’importance.
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