Depuis 2010, le collectif SOS Loue et Rivières Comtoises (SOS LRC) alerte les autorités et dénonce l’état préoccupant des rivières comtoises. Et ça ne va pas mieux ! Les chiffres officiels de l’Agence de l’Eau qui viennent de sortir cette semaine confirment nos craintes : seulement 26 % des rivières de Bourgogne-Franche-Comté sont considérées en bon état écologique en 2024. Une surprise ? Non, cet état de fait était prévisible et nous l’annonçons depuis des années !
Et ces 26% sont peut-être encore surestimés vu le manque de robustesse des indicateurs utilisés.
Un constat alarmant pour les rivières de la région
D’après les données récentes fournies par l’Agence de l’eau, une grande majorité de nos rivières souffrent encore de graves dégradations. En 2020, nous dénoncions déjà un état loin d’être satisfaisant, en raison de pollutions agricoles, industrielles et domestiques, affectant particulièrement les rivières emblématiques de notre région.
Malgré les alertes répétées et les revendications de notre collectif pour une prise de conscience, les efforts actuels pour restaurer la qualité de l’eau restent insuffisants. Comment expliquer qu’après quatorze années, les améliorations soient aussi minimes ?
Pollution des eaux : des causes connues mais persistantes
Les principaux polluants identifiés depuis des années restent inchangés aujourd’hui : nitrates, phosphates, micropolluants, résidus médicamenteux et métaux lourds, qui sont issus des exploitations agricoles, de certaines industries, et de stations d’épuration insuffisamment performantes. Tous ces polluants contribuent à l’eutrophisation des rivières et à une perte majeure de biodiversité aquatique.
Face à ce constat, il devient évident que l’approche actuelle ne permet pas de préserver efficacement nos écosystèmes aquatiques. Nous devons nous interroger sur les solutions mises en œuvre, et exiger des mesures réellement contraignantes pour limiter les rejets nocifs dans nos rivières.
Urgence d’agir : pour une politique de protection des rivières
Nous réitérons aujourd’hui notre appel à une action immédiate et surtout ambitieuse. Des mesures concrètes s’imposent pour diminuer la pression sur nos rivières : il est nécessaire de limiter drastiquement les rejets industriels et agricoles, améliorer le fonctionnement et renforcer le contrôle des stations d’épuration et de restaurer les zones humides qui jouent un rôle de filtre naturel.
Depuis 2010, nous espérions que nos alertes inciteraient les autorités à agir ; aujourd’hui, nous constatons qu’il faut aller plus loin. Les efforts de préservation doivent être renforcés et appliqués de manière systématique pour que nos rivières retrouvent enfin leur qualité originelle.
Un certain nombre de mesures que nous préconisons peuvent être mises en route rapidement, pour un coût modeste, voire génératrices d’économies.
Après les invertébrés, les poissons, les oiseaux, c’est la santé humaine qui est désormais impactée par ces pollutions. Protéger les rivières c’est aussi nous protéger.