Le groupe technique « Connaissance » de la Conférence départementale de l’eau s’est tenu vendredi 9 octobre 2020 à l’Hôtel du Département du Doubs, avec une soixantaine d’acteurs du territoire. Le collectif SOS LRC était évidemment présent et a pris la parole à plusieurs reprises pour rappeler l’urgence à agir. Vous pouvez lire le communiqué de presse officiel en cliquant ici.
Nous aurons certainement l’occasion d’en reparler mais en attendant, voici le billet d’humeur écrit par un des membres du collectif suite à ces conclusions.
Mourir en « bon état » ?
Avec seulement 21% de nos cours d’eau du DOUBS jugés en « BON ÉTAT » par l’Agence de l’Eau , Cette conférence aura été, tout d’abord, une preuve officielle de plus de l’échec des politiques de l’eau. Voir le graphique ci-dessous.
Mais les exposés auront aussi démontré ce que nous ressentons comme une imposture évidente, puisqu’à notre grande surprise, les 4 grandes rivières salmonicoles de notre département, gravement sinistrées, sont encore incluses dans les 21% jugées officiellement en « BON ETAT » ! Y compris pour le CUSANCIN , dont l’état “clinique”, à travers notamment les photos publiées sur le site au printemps (Voir notre article La Mort du Cusancin du 18 mai dernier), montrait , à l’évidence, qu’il évolue vers la mort biologique !
Et ce, alors que le tableau dressé par l’Université de Franche-Comté, lors de cette même conférence (présentation disponible en ligne ici), confirmé par les inventaires piscicoles de la Fédération de Pêche 25, particulièrement édifiants pour le CUSANCIN (présentation en ligne ici), ont pourtant démontré, sans aucun doute possible, l’état d’agonie de ces rivières, à haute valeur patrimoniale et biologique.
Alors que les arguments exposés par les chercheurs universitaires sont apparus comme des preuves incontestables des niveaux très bas « des peuplements piscicoles et benthiques par rapport à une situation de référence », qui signent, avec les explosions algales, un état « D.C.E. » (Directive Cadre Européenne sur l’Eau) « MÉDIOCRE » à « MAUVAIS », suivant l’interprétation littérale de l’ANNEXE V du texte européen. (Voir page 6 de l’arrêté du 25 janvier 2010 en cliquant ici)
Des questions se posent !
Cette situation aberrante est-elle franco-française dans la transcription de la D.C.E. ou le résultat de négociations entre états européens sur les normes utilisées, inadaptées à ce type de rivières ?
Nous n’allons pas manquer de demander des explications aux autorités respectives.
À l’heure où l’idée de donner une existence juridique aux rivières (en tant que systèmes vivants) se propage dans la société civile et à travers le monde, on aurait pu croire que la France, et même l’Europe ! , avait déjà une longueur d’avance, grâce à l’excellent texte d’octobre 2000 qu’est la Directive Cadre Européenne sur l’Eau.
En ce qui concerne nos rivières salmonicoles franc-comtoises, qui sont pourtant des fleurons emblématiques du patrimoine européen, c’est pour l’instant, exactement l’inverse. Affaire à suivre !
C est un constat très clair de la non implication des élus…qui sont censés agir et réglementer quand cela touche un bien commun aussi vital que l eau ! Je voudrais bien connaître qui travaille dans le groupe agricole comme l’indique le communiqué officiel…la production agricole de lait à énormément augmenté ces dernières années…et les conversions bio dans le Doubs? La qualité plutôt que la quantité il faut aussi beaucoup plus informer les consommateurs des répercussions en amont de leur choix…
Bonjour,
Personne n’ignore que depuis longtemps, les intérêts économiques passent bien avant les intérêts environnementaux. Avec l’appui des représentants de l’État.
Les filières exercent un chantage à l’emploi, ce qui entraîne obligatoirement l’abdication des pouvoirs publics.
Si on ajoute à cela la mainmise sur la formation agricole, de même que sur le ministère du même nom, d’une grande centrale syndicale agro-chimique productiviste, ne peut que confirmer mes propos.
Le simple fait qu’on aie prolongé l’utilisation du poison glyphosate montre bien la puissance des lobbies auprès de nos décideurs.
Les soi-disant délais d’adaptation sont des mensonges quand on sait que la sonnette d’alarme a été tirée depuis des dizaines d’années déjà !
En attendant nos rivières deviennent des cloaques à ciel ouvert dans l’indifférence générale.
Je souhaite qu’un jour un tribunal de Nuremberg traduise en justice tous les responsables de cet écocide programmé !