La LOUE, un cas d’école

Par JP Herold

Et toute une histoire

Les ouvrages de géographie et de géologie présentent la source de la Loue comme l’archétype de résurgence des eaux rassemblées, à la fois en provenance d’un bassin versant et de circulations souterraines en milieu karstique provenant de la capture des eaux du Doubs en aval de Pontarlier.  La démonstration en a été faite lors de l’incendie de la distillerie Pernod à Pontarlier.  Les alcools à base d’absinthe libérés dans le Doubs ont été reconnus par leur odeur à la source de la Loue…  Un premier traçage bien involontaire.

Heures de gloire

Le peintre Gustave Courbet a représenté cette source dans ses tableaux comme d’autres sites connus de la Loue autour de la cité d’ Ornans, sa ville natale, où son musée attire à présent des touristes de toute provenance. 

Si Courbet revenait aujourd’hui, serait-il aussi serein que dans cette vidéo, face à la lente mort de la Loue ?

Au cours du 20ème siècle la rivière attirait aussi l’élite des pêcheurs sportifs, à la recherche des truites trophées . Les riverains savaient  recevoir ces personnalités dans des hébergements, des hôtels et des lodges renommés. En basse Loue les pêcheurs d’ombres, un autre salmonidé, fréquentaient les gravières célèbres. 


Toute une littérature relate cette culture à la fois très technique et cependant très esthétique;  et toute une économie locale profitait de  ces pratiques. 

A présent plus rien n’existe de cette tradition. Pourquoi ?


Les milieux aquatiques ont perdu leurs richesses, ils ont évolué vers une réduction et une banalisation de leur faune et de leur flore , puis vers une maladie nommée eutrophisation, une forme d’obésité, qui n’est pas sans rappeler celle provoquée, chez l’homme par un excès de nourriture. En effet elle se traduit par la production de quantités énormes d’algues vertes  qui colmatent les fonds, les rendent sans vie, et qui en pourrissant en fin d’automne, asphyxient les rares survivants et perturbent leur reproduction. Des mortalités très importantes de poissons se sont multipliées au point qu’une manifestation d’indignation très suivie a célébré « l’enterrement de la Loue » à Ornans pour lancer l’alerte générale. 

Département, Région, et responsables de l’Etat ont été sollicités pour apporter une réponse à ce cas de maladie invalidante, et pour trouver les soins et les pratiques nécessaires pour retrouver la santé de cette rivière. 


Les rapports, les études, le contrat de rivière et les projets accumulés depuis près de vingt ans n’ont pas modifié la situation qui reste très dégradée.


Des associations de citoyens multiplient  les alertes et les recours sans résultats, la colère monte et le désespoir apparaît face à l’incurie des projets d’avenir !


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